Supervedette populaire qui a délaissé, le temps d’un disque, la pop pour l’électro, le Français Raphaël sera aux FrancoFolies de Montréal dans le cadre d’une minitournée estivale d’une douzaine de dates seulement. De la visite rare, de quelqu’un qui aime aller où on ne l’attend pas.
Il y avait un bon bout de temps que Raphaël n’était pas monté sur scène. Son passage au Club Soda ne sera que la deuxième date de cette courte tournée qui a commencé vendredi au festival Nuits de Fourvière à Lyon.
Plusieurs fois pendant l’entrevue, Raphaël s’est dit
de venir chanter à Montréal. On ne l’y a vu qu’une seule fois, à La Tulipe à l’époque de Caravane, mais il connaît bien le Québec puisque sa conjointe, la comédienne Mélanie Thierry, tourne depuis plus de six mois avec Denys Arcand – elle tient le rôle principal dans Deux nuits, son prochain film.
Mais alors qu’il se produira à l’extérieur devant des foules de plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les festivals européens, le Club Soda sera sa seule salle de spectacle «traditionnelle».
Disque difficile
Raphaël est conscient que son plus récent disque, Super-Welter, qui explore la dissonance sur fond de musique électronique, n’est pas son plus accessible. Manifestement, il a voulu rompre avec son image de chanteur de charme, qui tient dans la fragilité de sa voix et son physique avantageux, mais aussi dans son répertoire mélodique et accrocheur.
Mais le chanteur de 37 ans assure qu’il n’a pas envie de faire «que des disques comme ça» et reviendra assurément à des «formats plus chanson qui marchent mieux». Et ceux qui n’ont pas aimé Super-Welter – le nom d’une catégorie à la boxe, la sienne, genre poids plume – peuvent venir voir le spectacle quand même, assure-t-il. Car non seulement il a équilibré le choix des chansons entre ses nouvelles et ses plus vieilles, mais il a fabriqué le spectacle pour qu’on ne sente pas la différence entre elles.
Un spectacle rock, ça va de soi, car c’est par le rock que Raphaël est arrivé à la chanson. La musique anglo-saxonne, dit-il, est «son langage de base».
Mais si des Neil Young, «ça n’existe pas en français», Raphaël n’a pas l’intention de chanter dans la langue de Springsteen, contrairement à plusieurs de ses compatriotes.
«Les groupes français qui chantent en anglais, ça m’emmerde un peu. Il y en a qui le font bien, mais j’aime bien l’idée, justement, d’essayer de faire du rock en français. Et puis moi, j’aime raconter des histoires.»
Après cette tournée, Raphaël changera encore de direction pour s’éloigner complètement de Super-Welter. Il «prend des notes» depuis quelque temps pour un prochain disque qu’il veut folk et acoustique.
Raphaël, ce soir à 19h, au Club Soda. En première partie: Elie et Papillon.