L’auteur, compositeur et interprète se livre à un nouveau défi : être seul sur scène. La tournée acoustique « Funambule » de Raphaël passera à Anzin demain soir et à Saint-Amand, vendredi.
Suite au succès de son album, Je sais que la terre est plate (2008), Raphaël a choisi d’entamer une tournée plus intime avec son public. L’occasion de se retrouver et de revenir aux sources de son métier, en attendant la sortie de son nouvel album au printemps.
Raphaël, pourquoi avoir programmé une tournée acoustique ?
« Avant toute chose, je fais cette nouvelle tournée pour me faire plaisir. Je suis pour la première fois seul sur scène avec ma guitare et mon piano. La musique est jouée en temps réel, avec un système de pédales pour ajouter d’autres instruments. Derrière moi est projetée une création vidéo d’Olivier Simola et Laurent Radanovic, qui m’accompagnent durant le concert, le tout dirigé par l’équipe de Philippe Découflé. C’est un vrai défi. Ma condition même de chanteur est remise en question. Je suis à un stade où j’ai besoin de me sentir évoluer dans mon métier. Aujourd’hui c’est chose faite.Je deviens comme un équilibriste sur son fil, avec cette sensation d’être proche du public. Me produire dans une salle comme Anzin est dans la lignée de ma tournée. Je privilégie les moyennes salles ainsi, la musique devient plus authentique, sans artifices. Je me sens progresser par ce biais. C’est comme si on me jetait au milieu de l’océan où je n’ai pas d’autres choix que de nager. Pour mon spectacle, c’est la même chose. »
À quoi va ressembler le nouvel album ?
« Il est toujours en cours d’enregistrement. Mais je sors du studio bientôt. L’album sera en phase de mixage ce mois-ci. Rendez-vous donc au printemps pour la sortie du CD. Dix-sept titres seront présentés dans l’album. Les chansons restent dans la lignée de ce que j’ai pu faire avant. Mon écriture a forcément évolué au fil des années, mais mon style reste le même. D’ailleurs pendant mon concert, je présenterai sept ou huit chansons inédites, pour donner à mon public un avant-goût. »
Quelles chansons les Anzinois pourront entonner en choeur ?
« Je vais reprendre tous les titres qui les ont marqués ou entendus à la radio : Sur la route, Caravane, Et dans 150 ans, Ne partons pas fâchés, Le vent de l’hiver… Je choisis un peu au feeling, en fonction de l’ambiance de la salle, en fonction de la demande du public. Je suis et reste toujours à leur écoute. Je construis mes concerts en prêtant aussi attention à son attente. »
Dans votre dernier album, il y a cette chanson, « Adieu Haïti », plutôt troublante aujourd’hui avec la catastrophe dont a été victime le pays. Comment le ressentez-vous ?
« Je la chantais en concert avant le séisme, je la chante encore aujourd’hui. Je rends hommage tous les soirs à un des peuples les plus pauvres au monde, déchiré par des émeutes. Je ne pense pas que rajouter une couche en spectacle soit une solution. Tout le monde est au courant des événements. J’avais enregistré cette chanson Adieu Haïti en duo avec Toots, un ami haïtien exilé. J’invite fortement les gens à donner une aide financière pour que ce peuple puisse se reconstruire. Je lance ce message pour tous : donnez. Je l’ai fait moi-même. » •
PROPOS RECUEILLISPAR KARINE MÉZIÈRE
Pratique : Raphaël sera en concert au théâtre municipal d’Anzin mercredi à 20 h 30 et au Pasino de Saint-Amand vendredi à 20 h 30.