17 décembre 2022 01:53
Il rebat les cartes, s’interroge, cherche, innove. Raphael, auteur, compositeur, interprète, nouvelliste et romancier, a conçu “Bande Magnétique”, un spectacle à part, mystérieux et très rock. Interview.
De la même façon que ses albums se renouvellent à chaque fois, Raphael s’est interrogé sur un concept différent du concert. C’est le pari réussi de «Bande Magnétique» qui se jouera, au Cirque Royal, le 18 janvier, et qui a tenu deux semaines aux Bouffes du Nord, à Paris, avant une tournée en province. Prolifique, Raphael a, sous le coude, un nouvel album à paraître courant 2023 et un premier roman très attendu, «L’avalanche», que Gallimard publie le 5 janvier…
Avec “Bande Magnétique”, votre nouveau spectacle, vous revisitez l’ensemble de votre répertoire. Vous arrive-t-il, certains soirs, de modifier la setlist?
C’est un spectacle très écrit et le jeu des acteurs entre les chansons ne peut être modifié. Pour la scénographie, c’est pareil. Il y a des choses qui sont liées à chaque morceau. Il y a une possibilité de rajouter une ou deux choses, mais vers la fin.
Vous mettez en valeur le travail de l’ingénieur du son, ce qui est novateur dans un spectacle vivant. Et cela donne un nouvel éclairage sur votre œuvre. Pourquoi teniez-vous à révéler cette face cachée?
Ce n’est pas tout à fait une volonté de valoriser le travail de l’ingénieur du son. Le contexte est le suivant: il y a une cabine de prises de son, un piano et des bandes. Cela ressemble donc à un enregistrement de studio. Le décor est un peu mystérieux, avec une forêt derrière. Et au bout de quatre chansons, quelqu’un arrive sur scène en s’excusant de son retard. Puis, il se rend dans la cabine-son et lance une bande magnéto. Un rapport s’installe entre cet ingénieur du son et moi. Mais il ne ressemble pas à ceux avec lesquels j’ai travaillé.“‘Bandes Magnétiques’ est un conte fantastique où l’on ne sait pas très bien s’il s’agit du jugement dernier ou d’autre chose.”
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RAPHAEL
CHANTEUR ET AUTEUR
Il est inquiétant, connaît des aspects de ma vie privée et intime qu’il n’est pas censé connaître. Parfois, il se montre radical ou bizarre. Et on finit par se demander si l’enjeu n’est pas beaucoup plus grand qu’une simple séance d’enregistrement. C’est donc un conte fantastique où l’on ne sait pas très bien s’il s’agit du jugement dernier ou d’autre chose.
Ce spectacle est donc à cheval entre la musique et le théâtre.
À 80%, c’est un concert. Mais l’ingénieur du son intervient, interrompt, me somme de faire mieux.
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“Bande magnétique” dévoile votre part d’autodérision.
Oui, il y a beaucoup de ça. Et c’est peut-être l’un des trucs les plus rocks que j’ai fait!“Mon premier roman sera une chronique assez dure et onirique de l’adolescence. Cela peut faire penser, par moments, à mon disque ‘Somnambule’.”
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Sans la pandémie et le confinement, auriez-vous imaginé une telle formule?
Oui, je ne pense pas que ce soit lié. C’est lié au Théâtre des Bouffes du Nord, dans lequel je voulais jouer et pour lequel il fallait une véritable création qui puisse se jouer plusieurs semaines. Et puis, c’est le désir de tenter de nouvelles choses.
Êtes-vous dans l’écriture d’un nouvel album?
Oui, je suis comme dans le cœur du réacteur. Je m’interroge encore sur la forme de certaines chansons et je travaille avec de nouvelles personnes. Ce qui est super dans les nouveaux disques, c’est d’avoir encore l’esprit du débutant. En tout cas, je m’amuse beaucoup.
Parallèlement à cette actualité riche, vous sortirez, le 5 janvier, votre premier roman aux Éditions Gallimard que vous avez titré “Avalanche”. Vous aviez déjà remporté le Goncourt de la nouvelle avec “C’était une grande joie”…
C’est un sacré bordel mental, cognitif… Après, c’est merveilleux de vivre avec des personnages que l’on ne connaissait pas avant, car ils n’existaient pas. C’est découvrir un endroit nouveau et étonnant. C’est un roman d’adolescence. Cela se passe dans un internat, à la fin des années 80. Il s’agit de deux frères, qui ont perdu leur mère, et qui sont en internat en Suisse. C’est une chronique assez dure et onirique de l’adolescence. Cela peut faire penser, par moments, à mon disque «Somnambule». Je ne sais pas si cela ne va pas choquer les gens. J’éprouve une certaine crainte et en même temps, une certaine fierté.
SPECTACLE
“Bande Magnétique”
Écrit et interprété par Raphael
Le 18 janvier 2023, à 20 heures