Le nouvel album de Raphaël, «Anticyclone», vient de sortir et il est magnifique. Le chanteur sera au Bikini de Ramonville le 17 octobre pour le faire découvrir intégralement en live.
Au printemps, Raphaël Haroche était dans l’actualité avec «Retourner à la mer», son premier livre, un recueil de nouvelles. Il revient à la musique avec un «Anticyclone» qui exalte le sentiment amoureux et nous embarque dans un tourbillon de sensations douces et puissantes à la fois. Auteur et compositeur de 10 morceaux sur 11, Raphaël s’est lancé dans cet album plein de fièvre avec Gaëtan Roussel (Louise Attaque) et Julien Delfaud à la réalisation. Bravo au trio !
Comment avez-vous vécu la sortie de votre premier livre ?
De façon extrêmement agréable. Ces semaines ont été délicieuses. J’ai aimé le fait de changer de milieu, de monde ; de ne ressentir aucune pression. Un livre a une durée de vie très longue. Il fonctionne avec le bouche-à-oreille, naturellement. Il a beaucoup moins de marketing que pour la musique. J’ai été dans des librairies, j’ai rencontré des lecteurs. J’ai ressenti une espèce de fraternité nouvelle.
Ecrire des nouvelles a-t-il changé votre façon d’écrire des chansons ?
Je crois, oui. Avec ce disque, j’ai eu la volonté de simplifier les choses, de raconter des histoires en montant les marches les unes après les autres. Je ne voulais pas faire de poésie gratuite.
Etre publié chez Gallimard vous a-t-il donné envie de suivre la rentrée littéraire ?
Pas du tout. Je n’ai jamais été très intéressé par la rentrée littéraire et pas plus par la rentrée musicale ou cinématographique. Quand je choisis de lire un livre c’est parce que des amis me l’ont recommandé ou que j’ai lu une critique dans un journal, au débotté. Je n’ai pas peur de manquer quelque chose de l’actualité. J’ai tellement de retard dans ce que j’aimerais lire ou voir. Peut-être que le prochain bouquin me fera remonter à la rentrée 1604 !
«Anticyclone» est un disque atmosphérique, sur le temps qu’il fait et le temps qui passe…
L’album est assez intime dans les thèmes qu’il aborde. C’est essentiellement un disque d’amour, à l’exception de la première chanson, «L’année la plus chaude de tous les temps». Il y est question du réchauffement et d’une forme d’ivresse, de fièvre, qui s’empare du monde.
L’amour est-il au diapason de la météo, brûlant puis glacé ?
Glacé ? Non. Ce disque est très positif dans son évocation du sentiment amoureux. Je me sens assez apaisé. Pourtant, avoir 40 ans, c’est la merde ! Je ne vois pas l’avantage d’être vieux. Les rides je m’en fous mais je trouve que tout passe trop vite, que tout est déjà tellement loin. A 40 ans, l’apaisement est pourtant là car chaque moment devient précieux. J’ai des enfants, deux garçons de 9 et 3 ans, et ce qui m’intéresse, c’est de les voir grandir. Avoir des enfants, c’est merveilleux mais c’est un sacré engagement.
Leur maman, Mélanie Thierry, chante avec vous «La question est why». Pourquoi avoir attendu si longtemps pour un duo ?
Parce qu’il fallait une chanson pour cela et que son côté intime ne me donnait pas envie de la partager avec une autre chanteuse. Par ailleurs, Mélanie est actrice ; elle n’a jamais eu envie de chanter. Elle a accepté pour me faire plaisir. Et cela fait un beau souvenir, très Gainsbourien, avec à mes côtés une comédienne qui interprète un rôle, comme au théâtre.
Album « Anticyclone » (Columbia/Sony Music).
Raphaël en concert au Bikini (parc technologique du Canal), Ramonville Saint-Agne, mardi 17 octobre à 20 h 30. Tarif : 34 €. Tél.05 34 31 10 00.
«Mes coups de cœur»
Cinéma
«J’étais en août au Festival d’Angoulème où j’ai vu deux très bons films. Petit paysan (sur un jeune éleveur qui veut sauver ses vaches d’une épidémie, NDLR) ressemble à une parabole de la Bible, à un film de genre sur une affaire policière qui n’existerait pas. Très beau. J’ai aussi adoré La Douleur, d’après Marguerite Duras. Bien sûr, je suis de parti pris vu que ma femme joue dedans. Le film d’Emmanuel Finkel est une merveille. Et Mélanie tient là son meilleur rôle» (sortie en janvier 2018).
Littérature
«Dans la poche, là, j’ai Alice au pays des merveilles. J’ai aussi lu récemment En attendant les barbares, de J. M. Coetzee (2000). C’est mon écrivain préféré depuis des années, mon héros depuis que Bowie est mort. Il est à la fois lyrique et esthétique, racontant des histoires de survie sans jamais avoir un mot de trop.»
Musique
«Cet été, j’ai beaucoup écouté du classique et du jazz, avec une prédilection pour Thelonius Monk. Et je ne cesserai jamais de passer Hunky Dory, de David Bowie (1971). Les chansons sont somptueuses.»