En 2006, vous aviez décroché trois trophées d’un coup aux Victoires de la Musique. Aujourd’hui, avec le recul, vous pensez que c’était vraiment justifié ?
(Rires) Je vais voir si il y a du monde pour mon concert de ce soir et je vous rappelle après !…. En fait avant de les recevoir ce n’était pas le genre de choses qui me hantait, mais ça m’a fait très plaisir de les avoir. J’ai été très touché.
Qu’en avez-vous fait ?
J’en ai une chez moi, j’en ai donné une à mes parents et la troisième à mon agent.
Et au prochain palmarès, qui verriez-vous ?
Heu, vraiment je ne sais pas du tout !
Vous n’écoutez pas les radios ?
Jamais ! Seulement des disques !
Votre dernière découverte ?
Le pianiste Art Tatum. Et dans les plus récents, le groupe de rock MGMT. Et j’adore vraiment le fils d’Anthony Perkins, David Perkins. C’est magnifique !
Je suppose que l’après Victoires n’a pas été très facile. Il faut gérer le succès.
Quand j’ai sorti « Caravane », j’avais déjà 29 ans ; c’était déjà mon troisième disque et j’avais donné des centaines de concerts. Je savais donc déjà ce que c’était que de chanter dans des salles vides, des salles pleines ou d’autres à moitié pleines. En fait, ce qui compte, c’est simplement de pouvoir faire son métier.
Mais cette célébrité soudaine, ça ne vous a pas trop perturbé ?
ça dépend des jours. Il y en a où c’est très agréable et il y a des jours on a envie d’être peinard. Et là, finalement, les gens le sentent et vous laissent tranquille.
Ce nouvel album, « Je sais que la Terre est plate », que vous défendez aujourd’hui en tournée, en quoi vous ressemble-t-il ?
En tout ! Il est assez versatile, assez iconoclaste… Je préfère la partie « slave » que la partie « Caraïbes » que je ne trouve pas la plus réussie, mais c’est quand même bien d’avoir essayé…
Et dans les textes, les thèmes abordés ?
Je parle de choses très intimes ou très personnelles, mais ce n’est pas forcément moi que je décris.
Vos chansons évoquent assez souvent l’alcool…
Quand j’étais ado, ça m’a aidé à aller vers les filles ! À être un peu déluré, un peu dingue. Mais maintenant, pour monter sur scène, il faut reconnaître que ça n’aide pas vraiment. On peut boire aux rappels, mais pas avant car dans un concert tout se joue dans l’émotion, la sensibilité. Et quand on picole on perd tout ça ! Et c’est pareil pour l’écriture. Je préfère prendre du café… J’adore boire, mais je bois quand j’ai fini d’écrire. À 4 heures du matin ! (Rires) Une bonne bouteille de rouge !
Vous êtes un fêtard ?
Pas dans le sens boîte de nuit, danser, etc. Mais j’aime beaucoup la nuit parisienne, les restaurants… Je vis plus la nuit que la journée, même si je ne le fais un peu moins maintenant puisque je m’occupe de mon bébé Roman.
Comment imaginez-vous les années qui viennent ?
En ce moment je pense surtout beaucoup à cette tournée qui est pour moi et de loin la meilleure tournée que j’ai faite. J’ai beaucoup de plaisir à être avec mes musiciens et on a un très beau décor. Ensuite, on verra ! Je vais continuer à écrire sans savoir si un prochain disque sortira dans six mois ou dans trois ans.
Et le papa ?
Ah oui ! J’adorerais avoir plein d’enfants ! Mais on verra. Pour l’instant, je m’occupe de Roman et c’est déjà beaucoup !