Je Sais Que La Terre Est Plate

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Réedition Noel 2008*

*La réédition comporte 1cd bonus de titres live enregistrés lors du concert très très privée RTL2 du 29 septembre 2008. (Sixième étages, la réalité, et dans 150 ans ) ainsi que des versions alternative  Le petit train, le vent de l’hiver et un titre bonus “Salinas

Trois ans après caravane, Raphael publie le 17 mars 2008, son quatrième album intitulé Je Sais Que la terre est plate. Une nouvelle fois, le chanteur reste fidèle à l’esprit de ses précédents opus. Enfin presque. Les lieux de ses voyages immobiles changent et il est agréable de visiter les Balkans sur son single Le vent de l’hiver, L’Asie pendant La Jonque ou les caraïbe grâce à Adieu Haïti, titre reggea qu’il chante en duo avec Toots and the maytals. A propos de ce disque le chanteur confie “Je le vois comme le disque d’un petit indien avec sa tente, son nuage. Il est habité par une espèce de monde intérieur, loin du monde réel. Caravane était un disque adolescent avec un sentiment jusqu’au-boutiste de vivre sur le fil. Là, c’est plus un disque d’amour que de quelqu’un qui termine son adolescence

Extrait de ‘Raphael EDITION FAN DE TOI – Lily Road

Le Vent De L’hiver

 

C’était le temps d’une autre année
Le temps des néons allumés
Le temps des témoins des colombes
Le temps de la vitesse et de l’ombre
Le temps des lettres jetées au feu
Le temps où on était heureuxC’était le temps des bords de mer
Le temps des Gainsbourg, des Prévert
Je revois tes cheveux défaits
Dans la chambre d’hôtel tu jouais
Et moi sur la banquette arrière
Je voyais le monde à l’envers …

Vive le vent de l’hiver
Et la chanson de Prévert
Continue sa route à l’envers
Je ne suis pas chrétien
Mais de tout je me souviens

Vive le vent de l’hiver
Et tout retourne la terre
Les loups sont à la porte
Un dernier coup d’oeil en arrière
Dans le rétroviseur

C’était le temps de Lily Brik
Le temps du soleil tatoué
C’était le temps des avalanches
Le temps des verres bus et cassés
Ma vie brûlait comme la place rouge
Quand la nuit finissait sa course

C’était le temps des accords majeurs
Où tout était illuminé
Et j’entends battre ton coeur
Doucement doucement
Je ne suis pas soigné
C’était le temps de la Cantate
Le temps où tu la jouais pour moi

Vive le vent de l’hiver
Et la chanson de Prévert
Continue sa route à l’envers
Je ne suis pas chrétien
Mais de tout je me souviens

Vive le vent de l’hiver
Et tout retourne à la terre
Les loups sont à ma porte
Un dernier coup d’oeil en arrière
Dans le rétroviseur

(Sur les routes pavées
Nuit d’hiver j’étais…)

Je Sais Que La Terre Est Plate
Je sais que la terre est plate
Je sais les noms des nuages
Je sais qu’il n’y a aps de vie après la mort
Je ne suis pas si idiot
Je sais que je te connais d’avant
Que le bateau arrive demain
Que tout est déjà écrit quelque part
Même si on ne le savait pasJe sais qu’un jour je ne me reveillerais pas
Je sais qu’on ne vieillira pas
Je l’ai vu dans ma Marlboro Light
Les fumées prédisent l’avenir
Je sais qu’un jour nous serons invisibles
Je sais que je n’oublie pas
Je sais que je me réveille avec ton souffle
Dans cette vie dans cet état

Je sais que nous nous rencontrerons à nouveau
Dans cette vie ou dans une autre parallèle
Retrouver la formule du rêve
Que tu me réveilles encore
Toute mince avec ton ventre rond
Nous nous marierons
Quand les témoins seront partis
Et les étoiles dans la nuit

Je sais mon amour ce qui compte
Et je connais ta bouche
Et je connais ton âge.

Adieu Haïti
Je marche dans les rues
Le Bon Dieu dans ma poche
Je marche dans la grande ville
Et je n’ai plus froid
La terre est mon amie
Et souvent je dors dessus
Et je m’ennuie de mon pays
Qui était si petitAdieu mon petit pays
Adieu ma famille
Adieu mon île ô Haïti, adieu ma petite terre

I remember my country
Down Memory Lane
The wind is my best friend
It alays blows for me
Neons in the distance
Dear as daylight
Sometimes I think that I’m not of this world
I remember this song

O farewell my country
My carribean island in the sun
O farewell Haïti
The sun I just cant’see

Adieu mon petit pays
Adieu ma famille
Adieu mon île ô Haïti, adieu ma petite terre

Je me souviens des rues
Et des nuits de Port-au-Prince
Et je suis toujours un étranger
A la gare internationale
Le vent nous emportait
Aussi loin qu’il pouvait
Cet air je le connais

I say farewell my country
My carribean island in the sun
O farewell Haït

Le Petit Train

 

Le petit train de ma jeunesse
Le petit train s’en va
Au-dessus des toits
Lentement par les fenêtres je le vois
lentement et ne revient pas
Il n’y a rien à dire
Il n’y a rien à faire
Il n’y a rien à dire
Et je me fousDu temps qui passe
Du temps qui presse
La maladie de ma jeunesse
Je n’ai jamais aimé d’autre personne que moi
Et pas même toi
Et j’étais si heureux avec toi
Et j’étais aussi heureux sans toi

Je me fous du vent
Qui vient qui va
Je ma fous de la vie
Qui finit ou pas
Je me fous de tes histoires de cinglés
Je me fous qu’il pleuve par le toit
Je me fous du malheur du bonheur
De la joie
Et de tout ce temps qui s’en va
Je me fous des chansons tristes
Des clés qui ouvrent des serrures
Je me fous de la vie qui glisse
Je me fous de la terre refermée

Je me fous du karma des étoiles
Du soleil déglingué et des jours sans lendemains
Je me fous du chagrin
Je me fous du chagrin

Le petit train de ma jeunesse
Le petit train qui s’en va
Se cogne et continue tout droit
Je n’avais besoin de personne et personne n’avait besoin de moi
Et j’ai abusé du temps et à présent voilà qu’il abuse de moi

Le petit train de ma jeunesse
Le petit train qui s’en va
Et je n’ai rien dit.

Sixième étage

 

On pourrait sauter du sixième étage
Le sol aime bien les enfants de ton âge
On pourrait nous retrouver raides morts au paradisA une vitesse folle
A une vitesse folle
Tu verras comme cela passe

A fumer nos gitanes
Et la lune ivre triste et pâle et jalouse de toi
On n’entends jamais la balle qui vous tue

A une vitesse folle
A une vitesse folle
Tu verras comme cela passe

Qu’as-tu fait de tes nuits
Qu’as-tu fait de ton temps
Et de toute cette jeunesse

On pourrait jeter l’éponge maintenant
J’ai vécu comme un dingue et j’ai perdu mon temps
J’ai cligné des yeux et j’ai eu 40 ans

A une vitesse folle
A une vitesse folle
Tu verras comme cela passe

Qu’as-tu fait de tes nuits
Qu’as-tu fait de ton temps
Et de toute cette jeunesse.

La Jonque

 

Elle se fend plus d’une robe longue
sur le côté
La petite fille de Susie Wong
Voit sa vie débridéeDes Docs à la place des tongs
Brûlent les dragons de papier
Qu’elle glisse sous sa jonque
Fond de cour escalier B

J’aimerais dormir sur ses nattes
A l’abri des paravents
Lire mon avenir dans ses cartes
Tant qu’il est encore temps
Le soir au fond de sa jonque
J’oublierai ma honte
J’ai le coeur délicat
Je sais comment il bat

J’aimerais la mettre sur la paille
Ca nous changerait des trottoirs
Où je la vois qui s’éloigne
Le soir au fond des dortoirs

J’irais dans sa jonque
J’oublierai ma honte
J’ai le coeur délicat
Je sais comment il bat

Je voudrais l’oublier sa jonque
Et ses nouveaux habitués
Ceux qu’elle remonte
Fond de cour escalier B

Les après-midi de manque
De tonkinoise à plein temps

Elle se fend plus d’une robe longue
sur le côté
La petite fille de Susie Wong
Voit sa vie débridée.

Quand  c’est toi qui conduit

 

Je ferme les yeux quand c’est toi qui conduis
J’aime bien fermer les yeux et que le monde disparaisse
J’aime bien ma vodka du soir et l’odeur du kérosène
Est-ce que tu peux me raccompagnerJ’aime bien les taxis de nuit
Quand ils me ramènent à la maison
J’aimais bien notre histoire
Surtout la première année
T’embrasser dans les bars
Et ton pas dans l’escalier
Est-ce que tu peux me raccompagner

J’aime bien les quartiers de lune
Et ta consolation
J’aimais bien me blottir contre toi
Dans le petit avion
Te regarder souffler sur les vitres
Et penser à ceux qui sont tombés
Est-ce que tu peux me raccompagner

Montre-moi montre-moi le monde du doigt
J’n’ai pas vraiment souvenir de quand je roulais sous la table
Je baisse la vitre je laisse la nuit entrer
Laisse-moi fermer les yeux et que le monde disparaisse
Laisse-moi au moins essayer
Laisse-moi au moins essayer

J’aime bien le cinéma quand c’est toi qui racontes la fin
Quand tu dis du bout des lèvres quand tu me laves les cheveux
Quand tu crois que tout va bien
Que tu chasses la peur dans mes mains
Est-ce que tu peux me raccompagner

Je ferme les yeux quand c’est toi qui conduis
J’aime bien fermer les yeux et que le monde disparaisse.

Concordia

 

Dans un petit avion au ailes de toile
Tourné vers les étoiles je me suis envoléDans un petit avion je me suis posé
C’était vers Concordia dans une autre vallée

Deux enfants m’ont guidés car j’ai brisé ma roue
Voyez-vous la nuit en-dessous
Sous mon ombre portée
Un village est perché
Pouvez-vous m’aider le pouvez-vous

Dans un petit avion j’emmenais le soleil
Lorsque je suis tombé dans un océan bleu

Je dors dans un écrin la joue sur une hélice
L’Afrique est mon amie dans le froid matin

Voyez-vous ces soleils et ces champs de blé
Au-dessous de mes ailes c’est là que je suis né

Deux enfants m’ont guidés car j’ai brisé ma roue
Voyez-vous la nuit en-dessous
Sous mon ombre portée
Un village est perché
Pouvez-vous m’aider le pouvez-vous

C’est un petit avion tourné vers les étoiles aux ailes étoilées
C’est un petit avion tourné vers les étoiles aux ailes de toile.

Tess

 

Tess me dit veux-tu m’embrasser
Tess me dit
Pourquoi me regardes-tu
J’ai une épine dans le coeur
On ne m’as pas réveillée
J’ai grandi tout juste à côté des autres.Tess me dit je crois que je suis malade
Je n’aime pas cette ville
Qui ne comprend rien aux oiseaux
Tess me dit il est plus tard que tu ne pense
J’ai grandi tout juste au milieu des autres

Je vais regarder la lune par-dessus ton épaule
Je vais regarder la vie me faire vieillir
Crois-tu que je m’en sortirais
Si je te tournais le dos

Tess me dit
De ne pas m’attacher
Tess me dit
Cette nuit je n’ai pas rêvé
Je m’attendais à tellement mieux
Crois-moi j’ai tout essayé
J’ai tout essayé

Je vais regarder la lune par-dessus ton épaule
Je vais regarder la vie nous faire vieillir
Crois-tu que je m’en sortirais
Un peu plus tard un peu plus tôt
Si je te tournais le dos.

Les Limites du monde

 

Je t’écris de mon lit d’hôpital
Où je me remets doucement de mon accident
Transformé ma chambre en cargo en pique-nique dingue
Et les fêtes de l’automne du tonnerre
Une tabagie dans les couloirs
Et les petites infirmières
Et les petits plats Mh t’y croirais pas
Dès que je pourrais marcher
J’irais à la fenêtre
Prendre les premiers rayons du printemps
Mon vieux copain j’ai essayé d’imaginer
A quoi pouvait ressembler cette cour il y a mille ans
Avant les périphériques les publicités et tout ça
C’était surement très bien
J’imagine qu’il y avait des champs et du vent et des étoiles
Je me réjouis de te revoir de te parler
De faire bouger ce vrai pantin de bois
Depuis quelques semaines les peupliers se répandent dans la cour
Du sommeil il n’en faut pas plus
Dès que je pourrais marcher nous serons loin
Le désert sibérien où tu voudras
Et je laisse la ville et ses rumeurs au milieu défait de tout ce blanc
Je t’attends pour de bon mon vieux copainJe meurs des choses pour laquelle je n’ai pas su mourir
Je connais les limites du monde
Je sais bien que la terre est ronde
So long mon vieux copain.

Transsibérien

Instrumental