ÊTES-VOUS TOUJOURS « INFRÉQUENTABLE » (TITRE DU PRÉCÉDENT ALBUM) ?
Pour les journalistes bobos parisiens, de plus en plus. J’ai un horrible côté populaire, détestable et méprisable pour eux. Mais être critiqué par des cons, c’est un compliment. D’un autre côté, pour d’autres, je fais tout pour justement ne pas être infréquentable.
VOS CHANSONS SONT CRITIQUÉES POUR LEUR SIMPLICITÉ. QUE RÉPONDEZ-VOUS À CELA ?
Je fais partie des gens qui chantent pour le public et pas pour les journalistes.
VOTRE ALBUM, LES BÉNÉFICES DU DOUTE, EST-IL L’ALBUM DU DOUTE ?
Un peu. Il a été écrit dans un contexte de crise et de campagne présidentielle. En plus, je suis plutôt quelqu’un qui doute dans le caractère. Il ne faut pas douter tout le temps, mais quand le doute n’est pas castrateur, il apporte beaucoup de choses.
LA PREMIÈRE CHANSON DE L’ALBUM S’INTITULE POLITIQUEMENT CORRECT. ÊTES-VOUS POLITIQUEMENT CORRECT ?
C’est une expression qui m’amuse beaucoup. Nous sommes toujours le politiquement correct de quelqu’un. Dire du bien de Hitler dans un congrès nazi, c’est politiquement correct. Ça m’amuse beaucoup aussi d’entendre cette expression tout le temps alors que personne ne l’est réellement. C’est une idée de base un peu naïve à base de fraternité et de bons sentiments.
VOS CHANSONS SONT POLITIQUEMENT CORRECTES…
Oui, d’un certain point de vue. Je ne fais pas l’apologie de la haine. C’est toujours humaniste. D’ailleurs, je n’ai jamais entendu une chanson qui n’était pas politiquement correcte.
UN AUTRE TITRE DRESSE LE CATALOGUE DES « RÂTEAUX ». POUVEZ-VOUS NOUS EN RACONTER UN ?
Il y en a beaucoup. Les râteaux sont ceux qu’on prend quand on est plus jeune… et j’ai eu mon compte. Je suis solidaire avec tous ceux qui se prennent des râteaux.
QUELLE EST LA « PHRASE QUE VOUS N’AVEZ PAS DITE » QUE VOUS POURRIEZ NOUS DIRE ?
C’est une chanson thérapeutique où j’essaie justement de dire les choses. Les phrases que je n’ai pas dites arrivent souvent après les interviews, quand je me dis : » J’aurai dû répondre ça » à telle ou telle question.
VOTRE TOURNÉE, EN APARTÉ, EST PLUS CONFIDENTIELLE. POURQUOI CE CHOIX ?
Nous avons la chance de faire des Zéniths depuis dix ans. Je souhaitais repartir sur la route et faire des villes que je n’avais pas faites depuis longtemps pour aller à la rencontre du public.
AVEZ-VOUS QUELQUE CHOSE À AJOUTER… EN APARTÉ ?
Je n’ai pas de déclaration particulière à faire. J’espère être à la hauteur. Un concert, ce n’est pas une formalité.
PROPOS RECUEILLIS PAR ALICE MEUNIER PHOTO PAR MARINE CORNUT PHOTOGRAPHIE