Vous enchaînez les interviews, on vous voit partout. La promo, est-ce un exercice dans lequel vous êtes à l’aise ?
C’est plutôt agréable, franchement. Au début, je rêvais d’avoir de la presse, d’intéresser les journalistes. Même si j’ai moins galéré que d’autres, je mesure la chance que j’ai. Et puis la promo, je trouve ça plutôt sain. Ce n’est pas seulement vendre son disque, mais aussi essayer de reprendre une conversation avec le public. Participer au débat comme disent… Les politiques !
« Participer », être dans la société, ça fait partie de votre personnalité…
Je veux être dans la société, oui, même si je fais partie de la France d’en haut. J’essaie de me tenir au courant, j’aime bien que mes chansons soient inscrites dans le monde d’aujourd’hui. C’est pour ça que je parle de mobylette, de cafetières, d’I-Pod. Mon décor est réaliste…
Justement vos chansons sont souvent des scénettes de la vie quotidienne. Comme si vous écriviez de petits scénarios…
C’est ce qui m’attire : raconter une histoire, même si au final, je parle toujours de moi. Le but, c’est d’assumer d’être égocentrique, en évitant de devenir nombriliste. Les histoires autour, c’est une façon de prendre un peu de recul.
Le disque est plus doux, moins survolté que les précédents. C’est délibéré ?
Ce n’était pas forcément une volonté de douceur mais une volonté d’évoluer musicalement. Est-ce que c’est réussi ou pas ?
On a tout fait pour. En tant qu’auditeur, je préfère un chanteur qui se plante avec un disque sincère qu’un autre qui essaie de me revendre le même truc pour faire de la Sacem !
Vous aviez chanté à Charléty pour Ségolène Royal. Et pas au Zénith ?
Je ne pouvais pas être au Zénith pour des raisons personnelles. Lorsque je suis allé à Charléty, c’était avant le deuxième tour, les sondages étaient mauvais, les artistes de droite étaient allés soutenir Sarkozy… Il y avait pour moi une obligation de loyauté. En revanche je n’éprouve pas le besoin de m’afficher avec des politiques en dehors de périodes comme celle-là. Je ne suis pas militant du PS, je n’ai pas ma carte. Je vote aux présidentielles, c’est différent.
Vous avez fait un film en parallèle à l’album, « Incognito », « avec Jocelyn Quivrin et Franck Dubosc, sortie en juillet 2009 – ndlr)…Juste après. C’est l’histoire d’un chanteur qui devient connu en prenant les chansons d’un copain qu’il croyait mort. Sauf que le copain revient ! Je joue le rôle du chanteur, avec la grosse bagnole, la grosse maison. Pendant trois jours, je dois lui cacher tous mes signes extérieurs de succès. Ca m’a assez fasciné, mais je ne suis pas sûr de le refaire. Ca dépend du succès et des propositions.
Vous avez bientôt 40 ans. Avez-vous la vie dont vous rêviez à 20 ans ?
A 20 ans j’étais plutôt parti pour être aventurier, grand reporter au bout du monde, une femme dans chaque port. Sauf que je tombe dans les pommes dans un ascenseur ! J’ai raté la partie aventurier, mais j’espère ne pas avoir trahi mes idéaux. J’ai la même vie qu’avant, en plus confortable.
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