Dans les coulisses de… la tournee de Raphael

17 heures.

Vendredi 7 novembre, Zénith de Nantes. Raphael et ses six musiciens règlent les derniers détails d’un spectacle dont la première a lieu ce soir. Depuis deux ans, le chanteur ne s’est pas produit sur une scène française. Raphael, plus souriant qu’à l’accoutumée, n’a pas l’air angoissé.

18 heures

Le sound check ­terminé, Raphael vient regarder les tee-shirts à son effigie. Son profil doré lui plaît bien. « Ça fait très Lou Reed. » Derrière les portes de la salle, les fans patientent. « J’ai envie d’en profiter un maximum. Il n’y a que vingt concerts cette fois-ci, car nous avons fait le pari de jouer dans des grandes salles. Pour “Caravane”, j’ai fait 150 dates, mais dans des endroits plus intimes… Ce soir, il faut que ce soit ­intense. »

18 h 30

Dans le couloir qui mène aux loges, Jean-Marc Besson, son tour manager, et Caroline Manset, sa manageuse, le conseillent. « Tu joues beaucoup de titres récents en début de concert, tu devrais peut-être chanter les tubes plus tôt dans le spectacle. » L’artiste ne change pas d’avis, reléguant « Sur la route » ou « Caravane » à la fin du concert. Trois nouveaux musiciens ont fait leur ­apparition à ses côtés : la violoniste Karen Brunon, le batteur Zack Alford et le multi-instrumentiste Robert Aaron, les deux derniers étant d’anciens accompagnateurs de David Bowie, l’idole de Raphael. « Voir ­Robert à mes côtés est déjà un plaisir en soi », confie-t-il.

19 h 30

Sur un portant, trois blousons, trois vestes, deux chemises et un blazer Yves Saint Laurent. Sur la table, un flacon de parfum, un iPhone, un BlackBerry et un livre, « Lettres » de Malcolm Lowry. Dans une heure et quart, le chanteur doit être sur scène. « Je n’ai pas de petits rituels. Je mets un peu de poudre sur mon visage, et puis c’est tout. » Il parle de sa ­collaboration avec Alain Bashung, l’an passé. « Je suis parti une semaine en tournée avec lui, je l’accompagnais sur trois ­titres. C’est un peu notre Dylan à nous. »

20 heures

Thierry Suc, le ­producteur de la tournée, arrive en compagnie de Christophe Palatre, le ­patron de sa maison de disques, et de trois invités : les parents de?Raphael et, plus étonnant, sa compagne, la comédienne Mélanie Thierry. Seul Roman, leur fils de 6 mois, manque à l’appel. « Il n’est pas loin, sourit ­l’artiste. Mélanie tourne en ce moment. Du coup, j’ai la joie d’être avec lui tous les matins. » Le relatif insuccès de son dernier disque (150 000 exemplaires vendus) ne l’atteint pas. Les gens connaissent au moins une ­chanson. J’étais conscient que le ­succès de “Caravane” était unique. »

20 h 40

Raphael fait des vocalises dignes d’un chanteur d’opéra. Les musiciens, l’attendent, prêts à démarrer.

20 h 45

« C’est cool, quand même. On est au Zénith ! » Caroline Manset félicite son ami d’enfance. L’équipe trinque, une coupe de champagne ou une cigarette à la main. Doudou, le régisseur, donne le top départ. Les lumières de la salle s’éteignent et les 5 000 personnes présentes (ouf…) rugissent.

20 h 50

« Je sais que la terre est plate » ouvre le concert. Il sera, ce soir, plus question de rock que de chanson française.

22 h 30

L’hymne « Caravane » clôture le concert. Les spectateurs peuvent enfin chanter et frapper dans leurs mains. Pendant une heure et quarante minutes, ils ont paru surpris par la radicalité du show. Raphael s’offre alors un dernier titre. Ce soir, il fête ses 33 ans et, pour son anniversaire, il tient à interpréter « Le galérien », une berceuse de Mouloudji qui se transmet de mère en fils.

« Cette chanson est à la fois jolie et mélancolique, elle explique beaucoup de choses sur moi. »

« Je sais que la terre est plate » (Capitol / Emi). En tournée actuellement, à Paris-Bercy le 12 decembre