Après près de quatre ans d’absence, Bénabar a signé son grand retour au printemps dernier avec « Le début de la suite », son huitième album. Reparti sur les routes depuis plusieurs semaines, il fera escale à Brest, ce vendredi, pour proposer un « best of » de ses meilleures chansons.
Vous voilà de retour à Brest…
« Et
je m’en réjouis, parce qu’on avait commencé la dernière tournée au
célèbre Vauban ! On avait fait ce qu’on appelle une date de chauffe,
même si je n’aime vraiment pas ce terme parce qu’il peut paraître
désobligeant. Et ça s’était fait au Vauban, à ma demande. Ces concerts
de rodage se veulent, en effet, l’occasion de jouer dans des salles plus
intimes, et permettent de se concentrer uniquement sur la musique et le
plaisir de jouer, sans se soucier des décors ou des énormes contraintes
techniques qui peuvent accompagner les concerts dans de plus grandes
salles. Et le Vauban est une salle parfaite pour ça ».
Après
plusieurs années de pause, vous êtes retourné en studio avant de
reprendre les routes. Est-ce là la partie de votre travail que vous
préférez ?
« Absolument. Pour moi, le cœur de ce métier
reste la scène, et ça l’a toujours été. Avant même de faire des albums,
j’avais déjà fait trois ou quatre cents concerts. Je viens de là, et la
rencontre avec le public est ce qu’il y a de plus beau. Et j’adore la
vie de saltimbanque qui va avec ».
Comment diriez-vous
que le métier a évolué depuis vos débuts ? Et quels conseils
donneriez-vous à un jeune qui souhaiterait se lancer ?
«
Ce que j’ai toujours dit : jouer, jouer et encore jouer. Dans un
bistrot, dans une cantine de lycée, peu importe ! Et c’est le seul
conseil que je me permettrais de donner. Ça permet de se confronter, de
vérifier la qualité ou le manque de qualité d’une chanson et de se
remettre en question. D’avancer, tout simplement. C’est aujourd’hui
tellement dur de décrocher un contrat avec une maison de disques…
L’industrie ne défend plus du tout le développement, parce que c’est
trop le chaos pour vraiment permettre aux jeunes de travailler de façon
pérenne…».
Ce soir, à la Brest Arena, vous jouerez des morceaux de votre dernier album, mais pas uniquement, c’est bien cela ?
«
Cette tournée n’est pas du tout le service après-vente du dernier
album ! C’est vraiment un “best of” mais dans lequel j’intègre aussi des
morceaux du dernier album pour en renouveler le contenu. Sur “Le Début
de la suite”, que j’ai fait avec Mark Daumail (leader du groupe Cocoon),
on a changé pas mal de sons, de façon à obtenir quelque chose de joyeux
et d’efficace. J’y raconte toujours mes petites chroniques du quotidien
mais, c’est en tout cas les retours que j’en ai, de façon plus
optimiste visiblement. Ce qui n’est pas forcément mon trait de caractère
le plus évident mais curieusement, en vieillissant, il semblerait que
je m’adoucisse (sourire)…».
Qui vous accompagne sur scène lors de cette tournée ?
« Ceux avec qui je travaille, musiciens ou techniciens, depuis plus de vingt ans, plus Guillaume Martial, qui a apporté des sons plus electro sur le dernier disque. Mais on a toujours les cuivres, un accordéon, cette formation que j’adore et qui m’accompagne depuis longtemps, mais qu’on a cherché à renouveler un petit peu, pour le public, mais aussi pour nous, pour retrouver de la fraîcheur. Le plaisir de jouer, lui, est toujours resté constant. Pouvoir monter sur scène, jouer ses propres titres, reste un bonheur incroyable, une chance inouïe ».
Pratique
Bénabar, en concert, ce vendredi, à 20 h, à l’Arena. Tarifs : de 35 à 58 €.
© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/benabar-pouvoir-monter-sur-scene-est-une-chance-inouie-06-12-2018-12154195.php#Wt63tY9j7qEMbm0C.99